Les Dispositifs d’Assistance Ventriculaire (DAV) et les appareils cardiovasculaires

Qu’est-ce qu’un DAV ?

Un dispositif d’assistance ventriculaire (DAV) est une pompe mécanique. Lorsque l’une des pompes naturelles du coeur (un ventricule) ne fonctionne pas bien, un DAV permet d’augmenter le volume de sang qui circule dans l’organisme. L’implantation d’un DAV améliore la qualité de vie de la plupart des personnes souffrant d’une insuffisance cardiaque avancée.

Un DAV comprend les éléments suivants :

  • une pompe fixée à un ventricule dans l’organisme ;
  • un contrôleur externe, qui est un petit ordinateur qui commande la pompe ;
  • un câble de transmission qui raccorde la pompe au contrôleur ;
  • des sources d’alimentation qui permettent à la pompe et au contrôleur de fonctionner.

Comment fonctionne la pompe ?

La pompe HVAD est implantée dans le thorax au cours d’une intervention chirurgicale, dans une poche qui entoure le Coeur et qui s’appelle l’espace péricardique. Du fait de sa petite taille, l’incision faite pour son implantation est plus petite que celle faite avec les technologies de DAV plus anciennes.

La pompe HVAD est directement connectée au coeur au niveau de la partie inférieure du ventricule gauche, où elle reçoit le sang enrichi en oxygène et le propulse vers l’aorte. Une fois dans l’aorte, le sang peut circuler dans le reste de l’organisme.

Malgré sa taille compacte, la pompe HVAD peut pomper chaque minute un volume suffisant de sang pour soulager les symptômes de l’insuffisance cardiaque. Votre médecin programmera la pompe HVAD pour que son débit soit adapté aux besoins de votre organisme.

Le câble de transmission est raccordé à la pompe. Il sort de l’organisme par une petite incision dans la peau, puis se branche sur le contrôleur.

Vivre avec le système HVAD signifie gérer l’équipement qui fait fonctionner la pompe.

Le contrôleur est un mini-ordinateur qui commande la pompe HVAD. Il génère des messages textuels et émet des alarmes sonores pour vous aider à gérer le système. Il est alimenté par deux sources différentes : deux batteries ou une batterie et une source d’énergie électrique domestique ou automobile. Une paire de batteries permet de tenir 8 à 12 heures en mobilité. Le système HVAD est livré avec plusieurs batteries, un chargeur de batterie et plusieurs adaptateurs de courant.

Ensemble, le contrôleur et les batteries pèsent moins de 1,6 kg et peuvent être facilement portés au moyen d’une sacoche conçue pour vous laisser les mains libres.

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Les Appareils cardiovasculaires

Un appareil cardiovasculaire est un instrument artificiel qui peut temporairement aider le cœur à pomper.

Un appareil cardiovasculaire sert à aider à maintenir la circulation sanguine. Il existe plusieurs types d’appareils cardiovasculaires. Il peut s’agir de :

Ballon de contrepulsion intra-aortique (BCIA) : ballonnet qui se gonfle et se dégonfle à un rythme précis afin d’aider le sang à circuler par l’aorte et diminuer l’effort du ventricule gauche (la principale cavité de pompage du cœur). Habituellement, cet appareil est utilisé afin d’aider le côté gauche du cœur pendant une période relativement courte. Étant donné qu’on l’utilise habituellement pendant moins de 10 jours, on le qualifie de « soutien aigu ». Les patients qui ont besoin de ce type de soutien temporaire :

  • ont subi une crise cardiaque récente;
  • souffrent d’inflammation au cœur (myocardite aiguë);
  • peuvent difficilement survivre sans machine cœur-poumon après une chirurgie cardiaque.

Prothèse ventriculaire implantable (PVI) : pompe mécanique qui aide le cœur affaibli à pomper le sang dans tout l’organisme. Les PVI sont parfois appelés « cœurs artificiels », mais en réalité, ils ne remplacent pas le cœur. Ils agissent plutôt en supplément afin d’aider le cœur du patient à pomper le sang en jouant le rôle d’une ou des deux ventricules (chambres basses) de votre cœur lorsque cela est nécessaire. On utilise généralement le PVI lorsque le cœur est gravement affaibli, comme dans des cas d’insuffisance cardiaque grave ou terminale. Ces patients peuvent avoir besoin de soutien à plus long terme. On utilise un PVI dans les cas suivants :

  • en attendant un donneur pour une greffe cardiaque, soit comme cœur mécanique;
  • en attendant que la fonction cardiaque se rétablisse (assistance à la réadaptation);
  • en tant que traitement à long terme à l’intention des patients d’insuffisance cardiaque en phase terminale et qui ne sont pas candidats à une greffe.

Cœur artificiel total (CAT) – De nombreuses recherches ont porté sur les tentatives de créer un appareil qui puisse remplacer de façon permanente le cœur sans comporter de tubes ou de câbles externes. Plusieurs succès ont été signalés. Cependant, la recherche se poursuit dans ce domaine.

Comment procède-t-on ?

Ballon de contrepulsion intra-aortique (BCIA)
Aucune intervention chirurgicale n’est nécessaire pour installer un ballon de contrepulsion intra-aortique. Dans la plupart des cas, un long tube mince et flexible appelé cathéter est inséré dans un vaisseau sanguin de la jambe et acheminé jusque dans l’aorte. L’aorte est la principale artère qui transporte le sang riche en oxygène vers le reste de l’organisme.

À l’aide du cathéter, un petit ballon (le ballon de contrepulsion intra-aortique) est placé dans l’aorte. Ce ballon est branché à une console d’ordinateur qui :

  • contrôle le gonflage et le dégonflage du ballon;
  • fournit une source d’énergie d’appoint en cas d’urgence;
  • surveille le signal électrique émis par le muscle cardiaque à l’aide d’un électrocardiogramme (ECG ou EKG);
  • surveille la pression à l’intérieur de l’aorte.

Lorsque le muscle cardiaque se détend, le ballon se gonfle. La circulation du sang vers les coronaires est alors plus forte. Juste avant que le muscle ne se contracte (pour pomper), le ballon est dégonflé, ce qui crée un effet de succion qui aide le sang à sortir du cœur. Le processus de gonflage et de dégonflage du ballon avec la détente et la contraction du muscle cardiaque s’appelle contrepulsion. Un BCIA est habituellement implanté pour une courte période. Quand le patient n’a plus de besoin du traitement, le ballon et le cathéter sont retirés.

Prothèse ventriculaire
L’implantation d’une prothèse ventriculaire exige une chirurgie. On retrouve deux formes de prothèse ventriculaire : la prothèse ventriculaire gauche et la prothèse ventriculaire droite, qui sont toutes deux implantées dans la poitrine ou l’abdomen. On retrouve également des appareils qui peuvent aider les deux ventricules, les prothèses biventriculaires.

  • Dans les deux cas, l’appareil de pompage est implanté dans l’abdomen;
  • Gauche : un conduit d’entrée est fixé au bas du ventricule gauche et un conduit de sortie est fixé à l’aorte (la grande artère qui transporte le sang hors du cœur);
  • Droite : un conduit d’entrée est fixé au ventricule droit et le conduit de sortie est fixé à l’artère pulmonaire (l’artère qui transporte le sang vers les poumons);
  • Des électrodes qui partent de l’appareil interne traversent la peau et sont fixées à un module de contrôle externe et à une source d’énergie ou à des batteries à l’extérieur du corps. Le module de contrôle et les batteries peuvent se porter dans une pochette à la taille, dans une gaine sous l’aisselle ou connectés à une source d’énergie branchée sur le secteur.

A quoi faut-il s’attendre ?

Ballon de contrepulsion intra-aortique

  • L’implantation d’un ballon de contrepulsion intra-aortique est une intervention non chirurgicale;
  • elle se déroule habituellement en salle d’opération, dans un laboratoire de cathétérisme ou aux soins intensifs;
  • comme préparatifs, on rase et stérilise la région où le cathéter sera inséré;
  • le cathéter est habituellement inséré dans l’artère fémorale de l’aine, mais il peut aussi être inséré dans le bras (artère brachiale);
  • une ligne intraveineuse est installée;
  • on administre un léger sédatif afin de calmer le patient et on injecte un anesthésiant local au site d’insertion;
  • à l’aide d’une forme spéciale d’appareil de radiographie appelée fluoroscope, le cathéter est acheminé dans l’organisme jusqu’à l’intérieur du cœur. Une fois en place dans l’aorte, le cathéter demeure
  • en place jusqu’à ce qu’on retire le ballon.

Orthèse ventriculaire
L’implantation d’une orthèse ventriculaire est une intervention à cœur ouvert. Certaines orthèses ne peuvent être utilisées chez les patients de petite taille ou de poids trop faible et les patients souffrant de maladies rénales graves, de maladies du foie ou des poumons, de troubles de la coagulation sanguine ou d’infections résistantes aux antibiotiques ne peuvent en bénéficier. Une orthèse ventriculaire permet aux patients hospitalisés de retourner chez eux en attente d’un don d’organe.

Quand l’implantation d’une orthèse ventriculaire est prévue à l’avance, environ une semaine avant l’intervention, on vous donnera un rendez-vous à l’hôpital pour effectuer plusieurs tests. La plupart des patients sont admis la veille de l’intervention. Il vous faudra éviter de boire ou de manger quoi que ce soit au moins huit heures avant l’intervention. Juste avant l’intervention, on vous administrera un sédatif pour vous aider à vous détendre. Votre thorax sera rasé et désinfecté et on vous installera une ligne intraveineuse. Dans la salle d’opération, on vous fera une anesthésie générale afin que vous dormiez tout au long de l’intervention.

Une fois anesthésié, on vous insérera trois tubes :

  • un tube dans vos voies respiratoires, qui sera branché à une machine appelée respirateur, qui se chargera de votre respiration au cours de l’intervention;
  • un tube dans votre estomac afin d’empêcher le liquide et l’air de s’accumuler dans votre estomac, pour éviter que vous ne vous sentiez malade et gonflé à votre réveil;
  • un tube dans votre vessie afin de recueillir toute l’urine produite pendant l’intervention.

Votre cœur sera arrêté afin que les chirurgiens puissent l’opérer. Pour s’assurer que votre organisme continue de recevoir du sang riche en oxygène, on vous branchera à une machine cœur-poumon. Cette machine remplacera l’action de pompage du cœur.

L’intervention peut durer plusieurs heures.

À votre réveil, vous vous trouverez en salle de réveil ou à l’unité des soins intensifs (USI). Vous resterez sans doute à l’hôpital pendant au moins cinq jours. La rapidité de votre réadaptation dépendra en grande partie de votre état de santé avant l’intervention. Pendant ce temps, vous subirez des tests afin d’évaluer et de surveiller votre état de santé. Votre famille et vous apprendrez quoi faire à votre retour à la maison avec votre orthèse ventriculaire. La plupart des orthèses ventriculaires intermédiaires et à long terme permettent aux porteurs de retourner à leur routine habituelle.

Cœur artificiel total (CAT)
Comme pour les orthèses ventriculaires, l’implantation d’un cœur artificiel total exige une intervention à cœur ouvert. Les cœurs artificiels totaux sont encore au stade expérimental et ne sont offerts que dans quelques rares centres de recherche.

 

Pour les personnes concernées, n’hésitez pas à contacter l’Association « Coeur Assistance » dont voici les coordonnées: https://www.coeurassistance.com , email: coeur.assist@gmail.com