Un patient a subi une opération cardiaque sous Hypnose à LILLE

Contrairement à ce que l’on a pu entendre ou lire ici et là ce n’était pas une opération à cœur ouvert!

La vérité sur cette opération dans cet article publié sur le site de sciences et vie: DESINTOX sur l’opération cardiaque à LILLE sous Hypnose

Au cas ou le lien ne fonctionnerait plus, voici l’article:

 

DESINTOX. Une opération sous hypnose et sans anesthésie à Lille

Par Lise Loumé le 28.09.2018 à 12h03

À en croire une majeure partie de la presse française, un homme de 88 ans a subi à Lille une opération à cœur ouvert sous hypnose et sans aucune anesthésie. Mais la réalité est toute autre. Décryptage.

Implantation de valve aortique par voie transcutanée

© University of California, Los Angeles

Le 24 septembre 2018, France Bleu annonçait dans un article : « un patient du CHU de Lille a été opéré du cœur sous hypnose ». L’information s’est répandue comme « une traînée de poudre » dans la presse française, qui a largement insisté sur les expressions « opération à coeur ouvert » et « sans aucune anesthésie, ni locale ni générale ». Mais l’information présentée initialement par les médecins lillois a été embellie et déformée par nombre de médias. Explications.

Une opération qui ne nécessite ni d’ouvrir le thorax, ni d’anesthésie générale systématique

Le patient en question, âgé de 88 ans, a effectivement subi avec succès une opération du cœur : une implantation de valve aortique par voie transcutanée (abrégée TAVI), acte chirurgical pratiqué depuis environ dix ans. Celui-ci consiste à remplacer, en 1 heure environ, une valve cardiaque, sans ouvrir le thorax, en passant classiquement par l’artère fémorale nécessitant une petite ouverture cutanée avec une sonde à hauteur de l’aine. Cette intervention ne se déroule donc pas à « cœur ouvert ». De plus, elle se fait habituellement sous anesthésie locale + sédation, et non générale. A l’exception des cas où la voie fémorale n’est pas possible (car l’aorte est bouchée), obligeant le chirurgien à faire une courte incision dans le thorax, dans l’artère sous clavière ou l’artère carotide, ce qui nécessite alors le plus souvent une anesthésie générale.

La TAVI, qui réduit le risque d’infarctus et d’AVC chez les personnes âgées et de mortalité périopératoire, trop fragiles pour une intervention lourde à cœur ouvert, est à découvrir dans la vidéo ci-dessous. La valve implantée est une valve biologique contenue dans un treillis mécanique (appelé « stent »). Ce dernier est déployé dans la valve aortique malade en écrasant l’ancienne au moyen d’un ballon monté par un cathéter.

Vidéo TAVI

L’hypnose pour remplacer les cocktails de sédation (antalgiques, anxiolytiques, relaxants)

Outre l’anesthésie locale, la prémédication sédative est et diverses médications intraveineuses péri-interventionnelle sont également utilisée pour le bon déroulé de la TAVI. Elle consiste à administrer au patient diverses substances anxiolytiques (morphine, anxiolytique, relaxants) pour que le patient soit calme et relaxé afin qu’il ne s’agite pas trop sur la table d’opération.

Or, pour la première fois au CHRU de Lille, cette prémédication sédative et médications intraveineuses durant l’intervention ont été remplacée par de l’hypnose. Concrètement, une infirmière formée à l’hypnose médicale est venue voir le patient la veille de l’opération pour discuter de ses passions, ses voyages… Des pistes qui ont permis à l’infirmière d’amener le patient dans « un état d’esprit le plus apaisant possible » pendant l’opération qui a duré une heure, a-t-elle expliqué a France Bleu. « En parlant de tout ça, on oublie totalement ce qu’il se passe, on est transféré ailleurs », a réagi le patient, qui s’est même assoupi pendant l’opération.

Toutefois, le cardiologue qui a mené l’intervention, le Dr Arnaud Sudre, a eu recours à un anesthésique local injecté (de la lidocaïne) au niveau de l’artère fémorale au moment de l’introduction de la sonde. Quarante-huix heures après une opération qui s’est bien déroulée, le patient semblait déjà avoir bien récupéré. « Avec l’hypnose, le patient récupère immédiatement », a expliqué à France Bleu le Dr Arnaud Sudre.