Sables du Sahara + COVID-19 : un effet cocktail

Dr Colas Tcherakian

5 juillet 2024

Le Dr Colas Tcherakian (pneumologue à l’hôpital Foch) explique comment la synergie des polluants et des irritants exacerbe le risque d’infections, et notamment de COVID-19.

TRANSCRIPTION

Bonjour à tous, aujourd’hui je voudrais faire des mathématiques un peu particulières puisque nous discuterons la somme « sables du Sahara + COVID-19 », et plus généralement « l’effet cocktail  », cet effet synergique qu’ont entre elles les choses que vous respirez et qui ne sont pas seulement de simples additions d’éléments qui peuvent agresser vos poumons.

On respire plus qu’on ne boit

L’ensemble des éléments présents dans l’air ne va pas constituer une somme d’un polluant + 1 autre, mais une synergie de polluants.

Les éléments à avoir en tête sont :

  • en général on boit 1 litre et demi d’eau par jour alors qu’on respire 15000 litres d’air, soit 15 kg d’air qui vont rentrer et sortir de nos poumons au cours d’une journée. Vous imaginez combien il est important d’avoir un air le plus pur possible.
  • ensuite, qu’est ce qui peut se trouver dans cet air ? Beaucoup de choses, comme des pollens (actuellement c’est la saison), des champignons (vous pouvez en avoir à la maison sous forme d’aspergillus, qui sont des spores agressifs pour les poumons, en tout cas si vous avez un terrain prédisposant), des virus et des bactéries qui ne sont rien d’autre qu’une pollution également. Et il y a d’autres formes de pollutions, notamment avec le NO, les composés organiques volatiles qui peuvent se retrouver dans les gaz d’échappement, mais aussi dans d’autres substances au domicile.
  • quoi qu’il en soit, l’ensemble de ces éléments ne va pas être une somme d’un polluant + 1 autre, mais une synergie de polluants. Et c’est quelque chose qu’on a compris ces dernières années.

En réalité, il y avait déjà eu des présuppositions, mais très clairement aujourd’hui on a des éléments qui montrent que le fait par exemple d’être exposé à un orage de poussière saharienne s’ensuit d’un pic de COVID-19. Vous allez me dire : « je ne vois pas le lien entre du sable et le COVID ». En fait, on a souvent l’impression qu’on est exposé au COVID (ou tout autre virus), et puis on tombe malade ou pas. En réalité, on peut porter ce virus sans être malade et il va attendre une brèche, une agression de la muqueuse pour pouvoir rentrer et se proliférer dans l’épithélium.

La synergie des polluants

On a bien montré que ces expositions aux particules fines pouvaient déclencher une infection et qu’il y avait une synergie entre l’exposition aux poussières sahariennes et les pics de COVID. Or il se trouve qu’en ce moment, il y a à la fois des poussières (puisqu’il y a à nouveau des orages du Sahara) et un pic de COVID. On peut donc imaginer qu’il y ait un surcroît d’activité de l’infection COVID avec une synergie entre les deux.

Ces synergies ont aussi été décrites pour les pollens et la pollution, c’est ce qu’on appelle les « polluènes », où le fait d’être exposé à certains types de pollution va modifier la conformation des pollens, les rendre plus allergènes ou changer la réponse du système immunitaire. Et cela donne ce qu’on appelle aujourd’hui « la synergie des polluants » où vous voyez que vous pouvez être exposé à un fond d’acariens (si vous êtes sensibilisé), ou des moisissures, au domicile. Et rajouter dessus des irritants, que cela soit la pollution extérieure, l’orage de sable du Sahara, bref, plein de choses qui vont s’ajouter les unes aux autres jusqu’à faire apparaître une exacerbation, c’est-à-dire un moment où les symptômes vont devenir visibles sur le plan respiratoire.

Dans les facteurs déclenchants on peut aussi avoir des virus et ces éléments ne sont pas indépendants les uns des autres. D’où cette réflexion que je voulais partager avec vous : « 1 + 1 = 2 ? Non, c’est égal à 1 ! » Je pense qu’on ne peut pas mieux résumer l’effet cocktail qui est que 1 + 1 ne fait pas toujours 2, et qu’y a une vraie synergie entre les différents exposomes, qui sont la somme des choses qui rentrent dans vos poumons et qui vont interagir les unes avec les autres, et avec votre système immunitaire et votre épithélium. Donc attention : poussière du Sahara + COVID = mauvais combo.

Mesurer la rigidité artérielle, grâce à un outil appelé CAVI, pour prédire le risque cardiovasculaire

Nancy, France — D’après une étude menée auprès de 1250 européens, une rigidité artérielle élevée est liée à une augmentation du risque cardiovasculaire. Les auteurs de ces travaux suggèrent d’utiliser la mesure de la rigidité artérielle comme outil de prédiction du risque cardiovasculaire, grâce à un outil appelé CAVI (Cardio Ankle Vascular Index ou Indice vasculaire cardio/cheville)[1]. Magnus Bäck, directeur de recherche Inserm à Nancy et co-auteur de l’étude, la détaille à Medscape.

Rigidité artérielle

Au fur et à mesure du vieillissement, les artères deviennent de plus en plus rigides. Cette perte de souplesse peut être accélérée par des facteurs comme l’hypertension ou le diabète et la littérature scientifique indique qu’elle est associée à un risque cardiovasculaire accru. Néanmoins, l’examen de la rigidité artérielle ne figure pas parmi la liste des pratiques recommandées en clinique actuellement.

En se basant sur ces données, des chercheurs de l’Inserm, de l’Université de Lorraine et du CHRU de Nancy se sont penchés sur l’intérêt d’étudier la rigidité artérielle pour prévenir le risque cardiovasculaire. Pour cela, ils ont suivi 1 250 personnes originaires de 18 pays européens, toutes âgées de plus de 40 ans.

Un indice pour définir la souplesse des artères

Après avoir renseigné leurs antécédents médicaux, elles ont passé un examen physique incluant une évaluation de leur rigidité artérielle grâce à l’outil de mesure CAVI (Cardio Ankle Vascular Index ou Indice vasculaire cardio/cheville). « Pour l’utiliser, la personne examinée est placée sur le dos et on lui pose des brassards autour des deux bras et des deux chevilles » explique Magnus Bäck. « Un microphone est placé au niveau du cœur afin de monitorer ses battements. Nous mesurons les pressions et la vitesse de circulation du sang jusqu’aux bras et aux chevilles et un algorithme calcule ensuite un indice qui permet de définir la souplesse des artères. Plus l’indice est élevé, plus la rigidité des artères est forte », détaille-t-il.

Nous avons observé que chaque augmentation d’un point de l’indice CAVI, soit une hausse d’environ 10 % de la rigidité artérielle, est associée à un risque accru de 25 % de survenue d’un événement CV dans les années suivant la mesure Magnus Bäck

Outil rapide et non invasif

« Cet outil comporte plusieurs avantages : il est facile à utiliser, rapide, non invasif et permet d’obtenir des résultats indépendants de la pression artérielle », ajoute-t-il.

Les personnes étudiées ont ensuite été reçues pour un examen de suivi deux ans après et, pour certaines d’entre elles, jusqu’à 5 ans après la première mesure. « Cela nous permet de voir la progression de la rigidité des artères et de la corréler avec l’état général des personnes », souligne le chercheur. Des événements cardiovasculaires ont été enregistrés chez 129 participants.

« Nous avons observé que chaque augmentation d’un point de l’indice CAVI, qui correspond à une hausse d’environ 10 % de la rigidité artérielle, était associée à un risque accru de 25 % de survenue d’un événement cardiovasculaire dans les années suivant la mesure », explique Magnus Bäck.

L’évolution de la rigidité artérielle était influencée par le vieillissement, mais aussi par une pression artérielle élevée.

« Pour pouvoir utiliser l’indice CAVI en clinique, nous avons déterminé un seuil de rigidité artérielle associé à un risque cardiovasculaire accru. Au-delà de 60 ans, nous avons relevé que le seuil au-delà duquel le risque augmente est de 9,25. Pour des personnes plus jeunes, entre 40 et 60 ans, les événements cardiovasculaires sont moins fréquents. Nous avons aussi pu déterminer un seuil, à 8,3, mais avec moins de sécurité », précise-t-il.

Pour lui, « l’indice CAVI est un outil facile et non invasif pour prédire le risque cardiovasculaire. Notre étude ouvre la voie à son utilisation parmi les outils utilisés en clinique dans la liste des examens recommandés », estime Magnus Bäck. Lors de leur étude, les chercheurs ont également observé des effets des traitements de prévention sur la progression de la rigidité artérielle. « Certains traitements permettraient de la retarder, mais il est trop tôt pour le déterminer avec certitude et des études complémentaires davantage ciblées sur cette question sont nécessaires », conclut-il.

Première transplantation cardiaque réussie après le voyage transatlantique du greffon

Vincent Richeux

30 avril 2024

Paris, France —Une équipe française a pu transplanter un cœur à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, après un transport en avion depuis les Antilles grâce à un nouveau dispositif qui a permis de préserver le greffon pendant 12 heures. Un exploit puisque le délai de préservation pour un cœur avec la méthode conventionnelle est de 4 heures maximum entre le prélèvement et la greffe.

Cette transplantation a été décrite dans une lettre publiée dans le Lancet[1]. Il s’agit de la première à être réalisée dans le cadre de l’étude PEGASE, qui vise à évaluer le dispositif de préservation de la société suédoise Xvivo utilisant une perfusion hypothermique oxygénée. Il est prévu d’effectuer un total de sept transplantations cardiaques en deux ans avec l’aide du dispositif.

« En augmentant la durée de préservation, on s’affranchi des facteurs limitants liés à la distance et au temps de transport. On peut alors envisager de recourir à des greffons actuellement inaccessibles pour des raisons purement logistiques », a commenté le Pr Guillaume Lebreton (service de chirurgie cardiaque, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, AP-HP, Paris), auprès de Medscape édition française.

S’il devient possible d’étendre les durées de préservation avec ce type de dispositif, l’organisation de la transplantation cardiaque serait complètement transformée

Assouplir la logistique de la transplantation

En offrant la possibilité d’accéder à davantage de greffons, le dispositif de préservation pourrait aider à faire face à la pénurie d’organes, a ajouté le chirurgien cardiaque, qui a participé à cette première transplantation. « Aujourd’hui en France, on a un greffon cardiaque disponible pour deux candidats receveurs inscrits sur la liste d’attente ».

« S’il devient possible d’étendre les durées de préservation avec ce type de dispositif, l’organisation de la transplantation cardiaque serait complètement transformée. On ne serait plus obligé d’envoyer une équipe en jet privé au milieu de la nuit pour prélever un coeur en urgence à l’autre bout de la France. La logistique actuelle peut s’avérer très couteuse et même dangereuse. »

Cette préservation prolongée ouvre également des perspectives de développement d’une activité de transplantation dans des zones éloignées, comme en Outre-Mer, explique le Pr Lebreton. Actuellement, les patients des Antilles et de Guyane en attente de greffe doivent se rendre dans l’hexagone pour se faire opérer.

Avec la méthode conventionnelle, la préservation des greffons implique l’utilisation d’une glacière (Vitalpack®) dans laquelle l’organe est placé en hypothermie vers 4°C. Entre le prélèvement et la greffe, le délai à ne pas dépasser est de 3 à 4 heures pour un cœur, 6 heures pour un foie, 6 à 8 heures pour un poumon, 24 à 36 heures pour un rein, rappelle l’Agence de la biomédecine.

Un coeur perfusé et maintenu à 8°C

Plusieurs méthodes alternatives ont été testées pour tenter d’augmenter ce délai.    En 2021, nous rapportions l’utilisation par une équipe française du dispositif de perfusion Organ Care System (OCS) de la société américaine TransMedics. Celui-ci permet d’envisager jusqu’à 6 à 10h de conservation pour un coeur grâce à une technologie visant à conserver la physiologie de l’organe.

Dans ce cas, la machine maintient l’activité du greffon cardiaque pendant le transport par une perfusion coronaire de sang à la température du corps à travers des canulations notamment au niveau aortique, ainsi que par une stimulation électrique qui assure un battement cardiaque à la fréquence de 80 pulsations par minute.

Sur le marché depuis presque 20 ans, le dispositif américain est toutefois très couteux puisqu’il faut compter 45 000 euros par greffe. Par ailleurs, « la perfusion en normothermie est plus difficile à gérer », a précisé le Pr Lebreton, qui a eu l’occasion d’utiliser la machine dans son service. Selon lui, il y a notamment un risque de mal perfuser et, le cœur étant maintenu en activité, il peut souffrir d’un manque d’oxygène.

Le nouveau dispositif XVIVO Heart Assist de la société suédoise a un mode de fonctionnement différent. L’organe est également perfusé en continu avec une solution oxygénée, mais sans être activé. Et, pour renforcer sa préservation et réduire les besoins en oxygène, il est placé en hypothermie à une température de 8°C.

Entant donné que la technologie est moins complexe que celle utilisée dans le dispositif américain, son prix, encore non fixé, devrait aussi être beaucoup moins élevé

Supériorité face à la glacière

Alors qu’aucun dispositif de conservation n’a montré sa supériorité par rapport à la méthode conventionnelle en glacière hermétique, une étude randomisée vient de révéler des résultats en faveur de cette nouvelle machine, qui semble mieux protéger la qualité du greffon en comparaison avec la glacière, du moins dans un délai de moins de 4 heures.

Présentés mi-avril lors de l’International Society of Heart and Lung Transplantation meeting (ISHLT) organisé à Prague (République Tchèque), les résultats ont rapporté presque trois fois moins de dysfonction primaire grave du greffon après une transplantation à partir d’un cœur conservé dans le dispositif de transport XVIVO Heart Assist (11% contre 28% avec la glacière).

Après ces résultats positifs, la machine devrait obtenir un marquage CE « d’ici la fin de l’année », a précisé le Pr Lebreton. Elle pourrait être ensuite facilement adoptée en routine compte tenu de l’amélioration apportée. Entant donné que la technologie est moins complexe que celle utilisée dans le dispositif américain, son prix, encore non fixé, devrait aussi être beaucoup moins élevé.

Dans l’étude PEGASE, le Pr Lebreton et ses collègues veulent démontrer que le dispositif peut également préserver plus longtemps le greffon, en fixant un délai de 12 heures maximum. L’étude est menée par l’AP-HP et l’Institut de cardiométabolisme et nutrition (IHU ICAN), en collaboration avec les CHU de Martinique et de Guadeloupe.

Un tournant dans la transplantation cardiaque?

Pour cette première transplantation, le cœur a été prélevé selon les procédures habituelles dans les Antilles françaises chez un homme âgé de 48 ans en état de mort cérébrale après une hémorragie intracérébrale. L’organe a ensuite été placé dans le dispositif XVIVO Heart Assist et mis sous perfusion hypothermique oxygénée. Le coeur a été transporté jusqu’à Paris par un vol commercial d’Air France.

Le receveur est un homme de 70 ans atteint d’une cardiomyopathie ischémique terminale. Après transplantation, le coeur a immédiatement retrouvé une fonction biventriculaire normale. Le patient a été extubé 10 heures après l’intervention et est sorti de l’hôpital 30 jours après avoir reçu le greffon.

Cette transplantation marque dans tous les cas une nouvelle étape dans l’histoire de transplantation cardiaque puisque c’est la première fois que le coeur d’un donneur traverse l’océan Atlantique pour être transplanté avec succès chez un patient, après avoir couvert une distance de 6 750 km.

« Un exploit auparavant impensable », qui pourrait « redéfinir le paysage de la transplantation cardiaque », ont souligné les auteurs dans la lettre.

Nouveau DAI Aurora (EV-ICD) extravasculaire : 1ères implantations françaises à Montpellier

Montpellier, France — Les premières implantations du nouveau système de défibrillation extravasculaire Medtronic Aurora EV-ICD™ — alternative aux défibrillateurs transveineux traditionnels — ont été réalisées par le Dr Nicolas Clémenty et son équipe le 28 février 2024 à la Clinique du Millénaire. Le cardiologue a expliqué lors d’une conférence de presse l’intérêt de ce dispositif innovant.

Anomalies du système de conduction électrique

Environ 40 000 français décèdent d’un arrêt cardiaque chaque année. « En France, seuls 7 % des personnes qui présentent un arrêt cardiaque survivent si aucun geste n’est pratiqué – un taux faible qui vaut aussi en intra-hospitalier », a indiqué en préambule le Dr Clémenty. La plupart des arrêts cardiaques ou morts subites sont dus à une activité rapide et/ou chaotique du cœur, appelé tachycardie ventriculaire (TV) ou fibrillation ventriculaire (FV). Il s’agit d’anomalies du système de conduction électrique du cœur. Conséquence : les organes ne sont plus irrigués et il y a lieu d’intervenir très vite à l’aide d’un défibrillateur afin de resynchroniser le cœur et rétablir une activité électrique normale.

Compromis avantageux

Chez les patients à haut risque, ceux qui ont des antécédents d’infarctus du myocarde ou de cardiomyopathie avec une FEVG < 35 %, le traitement consiste à poser un défibrillateur cardiaque implantable (DAI), lesquels sauvent des vies depuis plus de 30 ans en délivrant un choc électrique ou une stimulation indolore pour arrêter les battements cardiaques rapides ou irréguliers qui mettent la vie du patient en danger. « À titre d’exemple, 15 500 DAI ont été implantés en France en 2023, dont 6 300 avec une resynchronisation cardiaque associée », a précisé le cardiologue.

Il existe différents types de DAI, essentiellement les DAI transveineux – développés dans les années 90 – et les DAI sous-cutanés – mis au point vers 2010 –, avec chacun leurs points forts et leurs points faibles. « Jusqu’à présent, face à un patient à haut risque de mort subite, le cardiologue était dans un compromis permanent, explique le Dr Clémenty.

Est-ce qu’on lui propose un dispositif transveineux classique qui délivre une énergie de 40 joules, soit un dispositif très abouti (longévité de 11 à 13 ans) avec de nombreuses fonctions mais non dénué de risque de complications en cas de ré-intervention, ou bien, chez un patient plus jeune, préférer un dispositif sous-cutané mais en se passant de certaines fonctions, et avec une longévité moindre de l’appareil (7 à 8 ans), plus gros, et qui délivre des chocs plus intenses (80 joules) ? »

Sonde en dehors du cœur et des veines

Pour le Dr Clémenty, « tout l’avantage du nouveau défibrillateur est de combiner les avantages des 2 technologies ». De quoi s’agit-il ? Comme les DAI transveineux conventionnels, le système de défibrillation extravasculaire Aurora EV-ICD est constitué d’un boîtier et d’une sonde (un fil électrique isolé) implantés au cours d’une seule et même procédure.

Son originalité réside dans le fait que la sonde n’est pas positionnée dans le cœur ou le système vasculaire. Le défibrillateur Aurora EV-ICD est implanté sous l’aisselle gauche (dans la région médio-axillaire gauche), et la sonde de défibrillation Epsila EV™ MRI SureScan™ est placée sous le sternum par une approche mini-invasive. Le placement de la sonde en dehors du cœur et des veines vise à éviter les complications à long terme qui peuvent être associées aux sondes transveineuses, telles que l’occlusion des vaisseaux (rétrécissement, obstruction ou compression d’une veine) et les risques d’infections sanguines.

Ce positionnement a un double avantage : délivrer une thérapie de stimulation anti-tachycardique (SAT) et/ou un choc de défibrillation, comme sur défibrillateurs conventionnels transveineux, mais avec un risque de complications nettement moindre en cas de nécessité de réintervention du fait du positionnement extra-veineux de la sonde. Par ailleurs, cette dernière est suffisamment proche du cœur pour ne nécessiter qu’une énergie de 40 joules. À noter que le boîtier a la même taille (33 cc) et la même forme que les DAI conventionnels, avec une longévité prévue allant jusqu’à 11,7 ans.

Étude pivot

Le système EV ICD a été évalué dans le cadre d’une étude pivot mondiale. L’étude clinique prospective, multicentrique, simple bras, non randomisée et préalable à la mise sur le marché, a évalué la sécurité et l’efficacité du système EV ICD de Medtronic pour les patients ayant une indication de classe I ou IIa pour l’implantation d’un DAI.

Ont participé à l’étude EV ICD pivotal 356 patients recrutés dans 46 centres répartis dans 17 pays d’Amérique du Nord, d’Europe, du Moyen-Orient, d’Asie, d’Australie et de Nouvelle-Zélande. Les résultats de l’étude ont été publiés dans The New England Journal of Medicine .

Dans l’étude pivot, le système EV ICD a atteint un taux de succès de défibrillation de 98,7 % et de 70 % concernant la stimulation temporaire de prévention des pauses cardiaques brèves et intermittentes du rythme cardiaque (SAT). Le dispositif a, par ailleurs, satisfait son critère de sécurité en termes d’absence de complications majeures liées au système et/ou à la procédure six mois après l’implantation.

Statut réglementaire

En 2023, Medtronic a reçu le marquage CE (Conformité Européenne) pour le défibrillateur extravasculaire Aurora EV-ICD™ MRI SureScan™ et la sonde de défibrillation Epsila EV™ MRI SureScan™ pour traiter les rythmes cardiaques dangereusement rapides qui peuvent conduire à un arrêt cardiaque. Il a également été approuvé par la FDA en octobre 2023.

Les premières implantations hors étude en France du système Aurora EV-ICD à la Clinique du Millénaire ont été réalisées le 28 février 2024 par le Dr Nicolas Clémenty. Lequel a indiqué que « placer le boîtier sous l’aisselle gauche (dans la région médio-axillaire gauche) est mieux accepté par les patients que la position pectorale » et que ces derniers « sortent de la clinique le lendemain de l’implantation ».

Informations urgentes de sécurité Dispositif d’assistance ventriculaire HeartWare™ (HVAD™

 

1-Medtronic  envoie une lettre pour faire suite à ses communications intitulées « Information urgente de sécurité », concernant les dispositifs d’assistance ventriculaire HeartWare™ (HVAD™). Medtronic vous informait qu’un sous-ensemble identifié (défini comme les sous-groupes 1, 2 et 3) de pompes HVAD peut connaître un retard ou un échec de redémarrage à un taux plus élevé que l’ensemble des dispositifs HVAD. Ces trois sous-groupes distincts proviennent de lots de fabrication de composants spécifiques qui ont présenté des taux de défaillance différents. À une durée d’implantation de trois ans, la probabilité cumulée de connaître un événement d’échec/de retard de redémarrage est de 2,7 % pour les pompes du sous-groupe 1, de 30,2 % pour celles du sous-groupe 2 et de 3,1 % dans le sous-groupe 3. Cependant, Medtronic reconnaît que des événements de retard ou d’échec de redémarrage se sont également produits à un taux de 0,5 % avec des pompes ne faisant pas partie des sous-groupes identifiés.
Cette lettre a pour but de vous informer que Medtronic a développé un algorithme alternatif de démarrage de la pompe dans le logiciel du contrôleur qui peut aider à redémarrer les pompes pour les patients.

Retrouvez le courrier complet ici

2-Mise à jour concernant la gestion des sources d’alimentation du dispositif HVAD et la fonctionnalité AUTOLOGS:

Retrouvez le courrier complet ici

Stimulateur cardiaque implantable sans sonde – Aveir VR LSP112V – Abbot Alerte de sécurité

Abbott informe ses clients de la possibilité que des interférences électromagnétiques (IEM) provoquent un changement de
mode involontaire dans un sous-ensemble de dispositifs Aveir™ VR LSP112V fabriqués avec la version micrologicielle
19.05.00. Ce problème est corrigé par une mise à jour du micrologiciel.

Retrouvez l’article complet ici

Masques avec aimants pour appareils de ventilation : risque d’interférences avec des dispositifs médicaux implantés

 

En novembre 2022, L’ANSM a été informé par la société Philips d’un risque d’interférence électromagnétique entre les masques avec aimants pour appareils de ventilation (pression positive continue ou PPC) et des dispositifs médicaux implantés métalliques (par exemple des stimulateurs cardiaques).

Ces interférences peuvent survenir lorsque les patients ou l’un des membres de leur foyer portent des dispositifs implantés métalliques et sont susceptibles de se trouver à proximité de ces masques contenant des aimants (à une distance inférieure à 15 cm). Les interférences risquent d’entrainer un dysfonctionnement de ces dispositifs implantés.

Quatorze cas avaient été signalés dans le monde, majoritairement aux Etats-Unis. Au 19 septembre 2022, un cas avait été rapporté en France par Philips, sans conséquence pour le patient.

Depuis, les fabricants Dräger, Resmed et Sleepnet nous ont informés de ce même risque d’interférence avec leurs masques avec aimants.

Les patients utilisant ces masques avec aimants ont été ou seront prochainement informés par les prestataires de santé à domicile (PSAD) sur les dispositifs médicaux implantés concernés et la conduite à tenir.

Tout patient lui-même porteur ou quelqu’un de son entourage d’un dispositif médical métallique implanté, qui serait contre-indiqué avec son masque à aimants, est alors invité à contacter son PSAD pour discuter des alternatives et procéder à un remplacement du masque par un autre sans aimant et son médecin pour déterminer la conduite à tenir dans l’attente du remplacement.

Pour rappel, tout appareil avec aimant est susceptible de provoquer des interférences avec des dispositifs contenant des métaux.

Retrouvez l’article complet en cliquant sur le lien ci-dessous :

Interférences masques avec aimants

Assistances ventriculaires gauche HeartMate 3 et HeartMate II et greffons d’éjection associés – Abbott, Risque d’obstruction

Risque de déformation du greffon d’éjection connue sous le nom de                   « obstruction extrinsèque du greffon d’éjection » (Extrinsic Outflow Graft Obstruction – EOGO) associée aux systèmes d’assistance ventriculaire gauche(LVAS) HeartMate 3™ et HeartMate II™. Une EOGO significative se manifeste cliniquement par une alarme …

Voir le courrier complet