Un acte chirurgical simple pour réduire le risque de FA après chirurgie cardiaque

 

Marilynn Larkin

21 décembre 2021

New York, Etats-Unis — Une technique appelée péricardiotomie postérieure gauche, qui consiste à drainer l’espace péricardique dans la cavité pleurale gauche, a permis de réduire de plus de 50% le risque de fibrillation auriculaire dans une étude randomisé, contrôlée et monocentrique.

« Cette intervention n’est pas très connue au sein de la communauté chirurgicale », explique le Dr Mario Gaudino (Weill Cornell Medicine et NewYork-Presbyterian, à New York. « Elle avait déjà été testée dans de très petits études en dehors des États-Unis, et elle semblait très efficace. Face à ces résultats prometteurs, j’ai estimé qu’il était probablement temps de la tester dans une étude de puissance appropriée et de conception rigoureuse. »

L’intervention consiste à pratiquer une petite incision dans la partie postérieure du péricarde et à insérer un tube de drainage pleural gauche, qu’on retire généralement quelques jours plus tard. L’excès liquidien s’écoule par cette fente péricardique jusqu’à ce qu’il se tarisse spontanément.

« Il ne semble pas y avoir de conséquence néfaste liée à cette technique. Seul un petit pourcentage de patients peut ne pas être éligible, en raison d’une contrindication anatomique telle que des adhérences dans la cavité pleurale gauche ou une déformation thoracique qui rendrait l’opération plus complexe. De manière anecdotique, nous avons reçu des milliers de mails de chirurgiens affirmant qu’ils allaient modifier leur pratique habituelle. Et donc, même si nous n’avons pas encore de preuve définitive de son efficacité, les chirurgiens peuvent tout de même envisager de l’essayer. »

Comme expliqué dans le Lancet et présenté lors des sessions scientifiques de l’American Heart Association il y a quelques semaines, Mario Gaudino et son équipe ont randomisé en deux groupes 420 patients subissant une intervention élective sur les coronaires, la valve aortique ou l’aorte ascendante : 212 d’entre eux ont subi une péricardiotomie postérieure gauche, à l’inverse des 208 autres. Les deux groupes avaient des caractéristiques cliniques et chirurgicales similaires : âge médian de 61 ans, 24% de femmes, et CHA2DS2-VASc médian à 2,0.

Le suivi a été effectué 30 jours après la sortie de l’hôpital. Trois patients du groupe intervention n’ont finalement pas bénéficié de l’intervention, tandis que deux patients du groupe intervention et un patient du groupe abstention sont décédés au cours du suivi.

En période postopératoire, l’incidence de la FA était significativement plus faible dans le groupe intervention (17% contre 32%; OR ajusté pour la variable de stratification : 0,44), tout comme celle de l’épanchement péricardique postopératoire (12% contre 21%; RR : 0,58).

Des événements indésirables majeurs sont survenus chez six (3 %) patients du groupe intervention et chez quatre (2 %) du groupe abstention. Aucune complication liée à la péricardiotomie postérieure gauche n’a été observée.

Les auteurs concluent donc que « sur base de la concordance entre les preuves précédentes et nos résultats, de l’effet important du traitement et du rapport risque/bénéfice très favorable, la péricardiotomie gauche postérieure devrait être envisagée dans la majorité des interventions de chirurgie cardiaque. »

Interrogé par Reuters Health, le docteur Mario Pascual, électrophysiologiste au Miami Cardiac and Vascular Institute de Baptist Health, en Floride, félicite les auteurs cette étude randomisée, qu’il estime bien conçue. « La péricardiotomie est un acte simple à réaliser lors d’une intervention cardiaque. Je n’ai aucune inquiétude au sujet de cette procédure. Néanmoins, je suis d’accord pour dire qu’une étude multicentrique est nécessaire avant son implémentation à grande échelle. »

Un cœur de porc greffé sur un homme!

Dave Bennett, un patient de 57 ans, a accepté d’être le cobaye d’une opération risquée. Après neuf heures de chirurgie Samedi 8 Janvier 2022, des médecins du centre médical de l’université du Maryland, aux États-Unis, ont réussi à remplacer son cœur par celui d’un porc de 1 an, génétiquement modifié dans ce but précis, raconte USA Today. Une première mondiale. “Ce n’est rien de moins qu’un miracle”, a déclaré le fils de David Bennett. “Les cochons ont des organes similaires à ceux des humains”, indique le journal. Avec plus de 100 000 patients sur liste d’attente pour une greffe d’organe, ce type d’intervention pourrait révolutionner la médecine et sauver 6 000 vies par an, soit le nombre de patients qui, en moyenne, meurent avant de recevoir l’organe dont ils ont besoin.

Mise à jour du 18/01/2022:

Première mondiale : xénogreffe d’un cœur de cochon

Marine Cygler

17 janvier 2022

Baltimore, Etats-Unis – Et de deux. Trois mois et demi après la première xénotransplantation d’un rein de porc chez une patiente en état de mort cérébrale, l’école de médecine de l’université du Maryland (Baltimore, Etats-Unis) a annoncé lundi 10 janvier qu’un cœur de cochon génétiquement modifié avait été transplanté avec succès chez un homme de 57 ans.

Trois jours après l’intervention, il se portait bien.« Cette transplantation d’organe démontre pour la première fois qu’un cœur issu d’un animal génétiquement modifié peut fonctionner comme un cœur humain sans rejet immédiat par l’organisme receveur », se sont enthousiasmés les chirurgiens américains qui ont réalisé la prouesse.

Atteint d’une insuffisance cardiaque au stade terminal et d’une arythmie, David Bennett, qui a reçu le cœur porcin, avait été déclaré inéligible à la transplantation classique.  Interrogé par Medscape édition française, le Pr Philippe Ménasché (chirurgien cardiaque, HEGP, Paris), pionnier de la thérapie cellulaire, a déclaré : « Je suis admiratif de ce succès car je me rends compte qu’il s’agit de l’aboutissement d’années et d’années de travail ». Si la prouesse a été saluée partout dans le monde, le recul n’est que de 72 heures après l’intervention, puisqu’il n’y a pas eu de communication depuis le 10 janvier.

Un cœur d’un cochon génétiquement modifié

Le cœur utilisé est issu d’un cochon génétiquement modifié dans un double objectif : empêcher le rejet hyperaigu et éviter la contamination du receveur par un virus endogène du porc. Grâce à l’éditing des gènes, le greffon est notamment dépourvu de sucre alpha-gal à la surface de ses cellules, ce qui permet de résoudre ce problème d’incompatibilité et de rejet aigu. D’autre part, six gènes humains associés à la tolérance immunitaire ont été introduits dans le génome porcin. De plus, une autre modification génétique par la technique des ciseaux moléculaires CRISPR-Cas9 a permis de se débarrasser du matériel génétique du virus endogène porcin (PERV).

Il faut savoir que l’ADN viral, incorporé au sein même du génome du porc, se transmet au fil des générations de porcs. « Enfin, un gène porcin a été inactivé afin d’éviter que le cœur du cochon ne grossisse trop. Dix gènes ont été en tout modifiés dans le cochon donneur », indique le communiqué.  La biotech, Revivicor, d’où provient le cœur est la même qui avait fourni le rein modifié il y a quelques mois.

En attendant la transplantation classique

Si la FDA a autorisé cette procédure expérimentale à titre compassionnel pour David Bennett, quel est l’avenir de la xénogreffe cardiaque ? « Selon moi, la xénogreffe cardiaque serait idéalement indiquée pour les patients ayant besoin d’une suppléance cardiaque en attendant une transplantation cardiaque classique », considère le Pr Ménasché qui détaille « Pour certains patients, elle pourrait remplacer le dispositif d’assistance, beaucoup plus lourd en termes de complications thromboemboliques et infectieuses ».

Il n’est pas favorable au fait que les patients récusés pour la transplantation classique puissent avoir accès à une xénogreffe. « Je trouve que c’est surprenant de pouvoir envisager une transplantation « low-cost » » argumente-t-il préférant imaginer la xénogreffe comme une solution d’attente quand les patients sont sur liste d’attente pour une transplantation classique.  Le recul n’est pas encore suffisant pour préconiser de se passer de la transplantation cardiaque, une procédure de routine validée, au profit d’une procédure toute récente et non validée.

Que devient la thérapie cellulaire ? Piste prometteuse dans l’insuffisance cardiaque, la thérapie cellulaire continue de faire l’objet d’essais cliniques, a indiqué Philippe Ménasché. Les quelques milliers de patients ayant déjà eu accès à cette procédure ont vu pour la plupart une amélioration de leur fonction cardiaque. Pour certaines cela a permis de retarder le moment de la transplantation.

D’autres approches, plus récentes, enthousiasment le chirurgien chercheur, comme le fait d’utiliser des CAR T cells qui expriment des anticorps contre la fibrose ou bien une approche régénérative fondée sur la prolifération des cellules restantes après un infarctus du myocarde. A suivre.

 

Mise à jour du 22/03/2022

Baltimore, Etats-Unis – David Bennett, le premier patient de l’histoire à avoir reçu un cœur de porc génétiquement modifié, est décédé le 8 mars.

Il avait reçu la greffe le 7 janvier et a vécu pendant deux mois après la chirurgie.

David Bennett

« Son état a commencé à se détériorer il y a quelques jours. Et lorsqu’il est devenu évident qu’il ne s’en remettrait pas, il a reçu des soins palliatifs. Il a pu communiquer avec sa famille pendant ses dernières heures », indique le communiqué de l’Université du Maryland où l’intervention a eu lieu.

« Nous sommes dévastés par la perte de Mr Bennett. Il s’est avéré être un patient courageux qui s’est battu jusqu’au bout. Nous adressons nos plus sincères condoléances à sa famille », a déclaré le Dr Bartley P. Griffith (UMMC) qui a réalisé la transplantation de cœur de porc chez le patient.

David Bennett s’était rendu pour la première fois à l’UMMC en octobre 2021, où il avait été mis sous oxygénation par membrane extracorporelle (ECMO). Atteint d’une insuffisance cardiaque au stade terminal et d’une arythmie, David Bennett avait été déclaré inéligible à la transplantation classique. Le 31 décembre, la Food and Drug Administration américaine avait accordé une autorisation d’urgence compassionnelle pour la xénogreffe.

« Après la chirurgie, le cœur transplanté a très bien fonctionné pendant plusieurs semaines sans aucun signe de rejet », indique l’Université du Maryland.

« Comme pour toute première intervention chirurgicale de transplantation au monde, celle-ci a fourni des informations précieuses qui, espérons-le, aideront les chirurgiens transplanteurs à améliorer les résultats afin d’offrir potentiellement un gain de vie aux futurs patients », a commenté le Dr Griffith.

« Nous restons optimistes et prévoyons de poursuivre nos travaux dans de futurs essais cliniques », a ajouté le Dr Muhammad M. Mohiuddin (Professeur de Chirurgie et Directeur Scientifique du Programme de Xénotransplantation Cardiaque à l’UMSOM).

Interrogé après la transplantation en janvier par Medscape édition française, le Pr Philippe Ménasché (chirurgien cardiaque, HEGP, Paris), pionnier de la thérapie cellulaire s’était montré « admiratif de ce succès […] l’aboutissement d’années et d’années de travail », tout en indiquant que selon lui, la xénogreffe cardiaque serait idéalement indiquée pour les patients ayant besoin d’une suppléance cardiaque en attendant une transplantation cardiaque classique. « Pour certains patients, elle pourrait remplacer le dispositif d’assistance, beaucoup plus lourd en termes de complications thromboemboliques et infectieuses ».

Un cœur d’un cochon génétiquement modifié

Le cœur utilisé qui a été utilisé est issu d’un cochon génétiquement modifié dans un double objectif : empêcher le rejet hyperaigu et éviter la contamination du receveur par un virus endogène du porc. Grâce à l’éditing des gènes, le greffon est notamment dépourvu de sucre alpha-gal à la surface de ses cellules, ce qui permet de résoudre ce problème d’incompatibilité et de rejet aigu. D’autre part, six gènes humains associés à la tolérance immunitaire ont été introduits dans le génome porcin. De plus, une autre modification génétique par la technique des ciseaux moléculaires CRISPR-Cas9 a permis de se débarrasser du matériel génétique du virus endogène porcin (PERV).

Il faut savoir que l’ADN viral, incorporé au sein même du génome du porc, se transmet au fil des générations de porcs. « Enfin, un gène porcin a été inactivé afin d’éviter que le cœur du cochon ne grossisse trop. Dix gènes ont été en tout modifiés dans le cochon donneur », indique le communiqué.  La biotech, Revivicor, d’où provient le cœur est la même qui avait fourni le rein modifié il y a quelques mois.

 

Mise à jour du 14-05-22

Xénogreffe de cœur de porc : le virus porcin suspecté dans la mort du patient américain

11 mai 2022

Baltimore, Etats-Unis – David Bennett, le premier patient de l’histoire à avoir reçu un cœur de porc génétiquement modifié, est décédé le 8 mars sans que l’origine de sa mort ne soit communiquée.

Il avait reçu la greffe le 7 janvier et a vécu pendant deux mois après la chirurgie.

Un rapport publié le 4 mai dans MIT Technology Review semble apporter une explication à son décès

Un cytomégalovirus porcin (CMVP) présent dans le cœur n’avait pas été détecté avant l’opération et pourrait (ou non avoir) contribué à la mort, selon l’article.

« La question fait maintenant l’objet de grandes discussions parmi les spécialistes, qui pensent que l’infection a potentiellement contribué à la mort de David Bennett et constitue une raison plausible expliquant que le cœur n’ait pas fonctionné plus longtemps », indique le journaliste Antonio Regalado.

C’est le chirurgien qui a pratiqué l’opération, Bartley P. Griffith (University of Maryland School of Medicine, Baltimore), qui a annoncé la découverte du CMVP lors d’une présentation en ligne de la Société américaine de transplantation le 20 avril dernier.

Suite à la greffe, l’évolution clinique initialement prometteuse du patient s’est compliquée d’épisodes répétés d’infections et d’ajustements de son traitement immunosuppresseur. Selon les experts, ces épisodes pourraient avoir contribué à sa mort, dont la cause réelle reste indéterminée ou du moins non-encore-confirmée.

« Nous commençons à comprendre pourquoi il est décédé », indique le Dr Griffith dans l’article, reconnaissant que le virus porcin « était peut-être l’agent » déclencheur des événements qui ont conduit à la mort de David Bennett.

Nous commençons à comprendre pourquoi il est décédé. Bartley P. Griffith

Les spécialistes de la xénotransplantation savent que le CMVP causer problème dans l’utilisation des organes de porc et recherchent sa présence avant de tenter une greffe sur des modèles animaux, précise l’article qui fait référence à une série de greffes de cœur de porc pratiquée sur des babouins en Allemagne. Les cœurs « n’ont fonctionné que quelques semaines lorsque le virus était présent, tandis que les organes exempts d’infection pouvaient fonctionner plus de six mois ».

Le cœur que David Bennett a reçu avait fait l’objet d’un dépistage bactériologique et virologique approfondi mais les recherches ont apparemment échoué. Dans l’article du MIT Technology Review, le premier auteur de la série allemande sur les babouins avance une explication.

« L’équipe américaine semble avoir recherché le virus au niveau du museau du porc, mais il se cache souvent plus profondément dans les tissus », explique le Pr Joachim Denner (Institut de virologie, Université libre de Berlin) qui soutient que « le virus peut être détecté et facilement éliminé des populations de porcs, mais malheureusement, ils n’ont pas utilisé un bon test et n’ont pas détecté le virus ».

Que le CMVP ait échappé à la détection avant l’opération « apporte de nouveaux arguments aux personnes qui se demandent si l’expérience aurait réellement dû avoir lieu », souligne l’article du MIT Technology Review. « C’est un signal d’alerte », commente le Pr Arthur Caplan, bioéthicien (Université de New York, New York) dans le journal ajoutant : « Si les médecins ne peuvent pas prévenir ou contrôler l’infection, alors de telles expériences sont difficiles à justifier ».

Voir aussi: Dans l’Actu : les xénogreffes

VAINCRE LA CARDIOMYOPATHIE ET L’INSUFFISANCE CARDIAQUE

 

Clémence Gualy, jeune montpelliéraine de 26 ans, atteinte d’une
Cardiomyopathie Hypertrophique depuis sa naissance, et souffrant d’ une
Insuffisance Cardiaque progressive, due à la maladie, a souhaité se lancer un défi. Au côté de la Fédération Française de Cardiologie Languedoc Roussillon, elle compte effectuer 15Kms à la nage en relais avec le concours de nageurs expérimentés de la nage de l’extrême, Jacques TUSET et Ludivine BLANC. Le samedi 18 juin 2022 ils partiront de La Grande Motte vers l’Institut Saint-Pierre à Palavas les Flots.

CARDIOMYOPATHIE ET PARCOURS A LA NAGE DE CLEMENCE GUALY

Votre soutien sera son bouclier, il l’a protégera des symptômes que la maladie pourrait occasionner dans sa traversée, et lui donnera force et courage, pour avancer et atteindre le but.
La vie est bien trop précieuse pour laisser la maladie gagner.
Ensemble, ôtons cette épée de Damoclès ! Ensemble vainquons !
Pour nous soutenir, il vous suffit de faire un don :
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D’ores et déjà un grand Merci !

Écoutez la chanson composée et écrite par Clémence pour vaincre la cardiomyopathie: Vaincre La Cardiomyopathie

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Clémence GUALY aux JESFC 2024

10 minutes d’exercice physique quotidien sont bénéfiques après implantation d’un DAI

Batya Swift Yasgur

16 août 2021

Fairfax. Virginie USA – Un modeste accroissement de l’activité physique journalière est garant d’un bénéfice significatif en termes de survie à un an chez les patients avec une insuffisance cardiaque (IC) et une maladie coronaire ayant reçu l’implantation d’un défibrillateur automatique (DAI).

« Notre étude a regardé quel niveau d’activité physique était nécessaire pour générer une meilleure évolution à des patients précédemment implantés avec un DAI et pour chaque séquence de 10 minutes d’exercice, nous avons constaté une diminution de 1% dans la survenue des décès et des hospitalisations, cela s’avère être impact particulièrement intéressant sur l’évolution avec seulement un léger niveau d’activité physique supplémentaire chaque jour » commente le Dr Brett Atwater, premier auteur de l’article, pour theheart.org/Medscape Cardiology.

« Ces effets bénéfiques ont été obtenus en dehors d’un programme de réadaptation cardiaque (RC) classique suggérant que les bénéfices liés à l’augmentation de l’activité physique en dehors d’un programme peuvent être aussi obtenu à domicile. »

La suite de l’article ici:10 minutes d’exercice physique quotidien sont bénéfiques après implantation d’un DAI

Le point sur les dernières avancées dans le traitement des valvulopathies

Vincent Richeux

19 janvier 2021

Virtuel — Elargissement du TAVI aux patients à bas risque chirurgical, remboursement du MitraClip dans l’insuffisance mitrale primaire, hausse de la chirurgie mini-invasive sur valve mitrale, qui pourrait aussi être remplacée par voie percutanée… Le traitement des valvulopathies est actuellement en pleine mutation. Deux cardiologues ont exposé les changements majeurs lors des Journées Européennes de la Société Française de Cardiologie (JESFC2021), qui se sont déroulé cette année sous forme virtuelle.

Avec l’élargissement des indications du TAVI, « nous assistons à une véritable révolution dans le traitement du rétrécissement aortique », a commenté le Pr Martine Gilard (CHU de Brest), lors de sa présentation, pendant laquelle la cardiologue a retracé l’évolution remarquable des techniques percutanées sur valve aortique, mais aussi sur valve mitrale avec le développement du MitraClip.

Près de 20 ans après la pose du premier TAVI par l’équipe du Pr Alain Cribier, au CHU de Rouen, la technique devrait, en effet, devenir un traitement de premier choix pour de nombreux patients atteints d’une valvulopathie aortique. Au départ réservé aux cas de sténose aortique non opérable, le TAVI a été validé chez les patients à risque chirurgical intermédiaire puis, récemment, chez les patients à faible risque, une étape marquante en cardiologie interventionnelle.

« Changement de paradigme »

Pour rappel, les résultats positifs chez les patients à bas risque ont été rapportés fin 2019 dans les essais PARTNER-3 et Evolut Low Risk. Dans PARTNER-3, le TAVI s’est même avéré nettement supérieur à la chirurgie sur le critère primaire d’évaluation associant mortalité, AVC et réhospitalisation à un an (8,5% des patients contre 15,1% chez ceux implantés par chirurgie).

Ces essais randomisés ont également montré une diminution de la durée d’hospitalisation, un taux de complications réduit et une récupération plus rapide des performances physiques, ce qui s’est traduit par une amélioration plus nette de la qualité de vie, par rapport aux patients à bas risque traités par chirurgie.

Le TAVI étant désormais indiqué pour la grande majorité des patients, nombreux sont ceux qui évoquent « un changement de paradigme », avec une chirurgie qui se retrouverait reléguée comme option de second choix. Il faudra attendre l’actualisation des recommandations de l’European Society of Cardiology (ESC), prévue pour 2021, pour voir cette extension d’indication officialisée.

La suite de cet article ici: Le point sur les dernières avancées dans le traitement des valvulopathies

Nouvelles recommandations européennes sur la prise en charge des valvulopathies

Vincent Richeux

7 septembre 2021

Le bénéfice de l’intervention chirurgicale précoce a notamment été démontré dans une étude randomisée menée chez des patients asymptomatiques avec rétrécissement aortique sévère (surface valvulaire aortique < 0,75 cm² et Vmax ≥ 4,5 m/s ou gradient moyen ≥ 50 mm Hg). Après un suivi médian de 6 ans, la mortalité opératoire ou cardiovasculaire était de 1% dans le groupe « chirurgie immédiate », contre 15% avec une surveillance régulière.

Pour les patients asymptomatiques à bas risque chirurgical sans symptômes pendant l’effort, l’intervention chirurgicale doit aussi être envisagée en présence d’au moins un paramètre parmi les suivants (classe IIa) :

–   Sténose aortique sévère (gradient moyen ≥ 60 mm Hg ou Vmax ≥ 5 m/s)

–   Calcifications sévères et Vmax avec progression ≥ 0,3 m/s/an

–   BNP élevé (> 3 fois la normale), confirmé par des dosages répétés, sans autre explication

La pression artérielle pulmonaire systolique (PAPS) au repos n’est plus un critère de sélection des patients asymptomatiques candidats à une chirurgie.

La durabilité des prothèses en question

Concernant les patients symptomatiques, on s’attendait à un élargissement des indications du TAVI aux patients à faible risque opératoire, après les essais concluants de PARTNER-3 et Evolut Low Risk, qui ont révélé la non-infériorité des valves percutanées par rapport aux bioprothèses chirurgicales dans cette population de patients. Les experts ont préféré fixer une limite d’âge à 75 ans au-dessus de laquelle le TAVI est recommandé, qu’importe le risque chirurgical.

L’approche transcutanée est ainsi préconisée chez les patients à haut risque chirurgical (STSPROM/Euroscore II > 8%) et chez tous les patients de 75 ans ou plus (niveau IA). Chez les moins de 75 ans à bas risque (STSPROM/Euroscore II < 4%), l’approche chirurgicale est à préférer (classe IB). Pour les patients de moins de 75 ans à risque intermédiaire, le choix de la méthode est à discuter selon les facteurs de risque, listés dans les recommandations.

« Il faut reconnaitre que nous ne disposons pas de donnés suffisantes sur la durabilité à long terme des prothèses TAVI », a souligné le Dr Bernard Prendergast (St Thomas Hospital and Cleveland Clinic, Londres, Royaume-Uni) pour justifier le seuil des 75 ans, lors de sa présentation en ligne consacrée aux recommandations sur le traitement de la sténose aortique. Les données disponibles, jusqu’à présent rassurantes, concernent des périodes de suivi de dix ans maximum.

Dans les recommandations américaines, le choix entre le TAVI ou la chirurgie est discuté dès l’âge de 65 ans, a précisé le Pr Vahanian. Selon lui, il apparait plus pertinent de prendre également en compte l’espérance de vie. « On se maintient ainsi dans les limites connues de la durabilité des valves TAVI. »

La suite de l’article ici:Nouvelles recommandations européennes sur la prise en charge des valvulopathies

EMPEROR-Preserved: l’empagliflozine, premier traitement efficace de l’IC à FEVG préservée

Aude Lecrubier

31 août 2021

Les nouvelles recommandations de l’European Society of Cardiology (ESC) sur le diagnostic et la prise en charge de l’insuffisance cardiaque chronique et aiguë étaient très attendues ; les dernières datant de 2016. Elles ont été présentées lors de l’édition virtuelle du congrès de l’ESC 2021. Particulièrement exhaustives, elles sont résumées par le groupe de travail en 20 messages clés (voir encadré en fin de texte). Le Pr Thibaud Damy, (cardiologue, CHU Henri Mondor, Créteil ; Président du programme institutionnel Optim’IC) apporte ici son éclairage sur les principaux points à retenir.

« Il y a eu de nombreux changements sur le plan thérapeutique dans l’insuffisance cardiaque ces 5 dernières années. Nous attendions vraiment ces recommandations. Les deux points les plus importants de ce nouveau texte sont l’évolution des traitements et la place du bilan étiologique, dont l’importance est fortement rappelée », commente le Pr Damy.

Les deux points les plus importants de ce nouveau texte sont l’évolution des traitements et la place du bilan étiologique, dont l’importance est fortement rappelée. Pr Thibaud Damy

Traitements et prise en charge : des changements majeurs

Le point clé des recommandations sur le plan thérapeutique est l’algorithme simplifié de traitement et de prise en charge de l’IC à fraction d’éjection réduite avec la possibilité de mettre 4 classes de médicaments immédiatement avant la sortie de l’hôpital pour lutter contre l’inertie thérapeutique.

Les IEC/ARA2, bêtabloquant et antialdostérone (ARM) associés au traitement diurétique chez les patients symptomatiques NYHA II-IV restent des indications de classe I. Les inhibiteurs du co-transporteur du glucose de type II (ISGLT2), dapaglifozine et empaglifozine, deviennent un traitement de première ligne en association aux précédents (indication de classe IA), indépendamment de la présence d’un diabète ou non.

La suite de l’article ici: EMPEROR-Preserved l’empagliflozine, premier traitement efficace de l’IC à FEVG préservée

Insuffisance cardiaque : les nouvelles recommandations européennes sont publiées

Aude Lecrubier

31 août 2021

Les nouvelles recommandations de l’European Society of Cardiology (ESC) sur le diagnostic et la prise en charge de l’insuffisance cardiaque chronique et aiguë étaient très attendues ; les dernières datant de 2016. Elles ont été présentées lors de l’édition virtuelle du congrès de l’ESC 2021. Particulièrement exhaustives, elles sont résumées par le groupe de travail en 20 messages clés (voir encadré en fin de texte). Le Pr Thibaud Damy, (cardiologue, CHU Henri Mondor, Créteil ; Président du programme institutionnel Optim’IC) apporte ici son éclairage sur les principaux points à retenir.

« Il y a eu de nombreux changements sur le plan thérapeutique dans l’insuffisance cardiaque ces 5 dernières années. Nous attendions vraiment ces recommandations. Les deux points les plus importants de ce nouveau texte sont l’évolution des traitements et la place du bilan étiologique, dont l’importance est fortement rappelée », commente le Pr Damy.

Les deux points les plus importants de ce nouveau texte sont l’évolution des traitements et la place du bilan étiologique, dont l’importance est fortement rappelée. Pr Thibaud Damy

Traitements et prise en charge : des changements majeurs

Le point clé des recommandations sur le plan thérapeutique est l’algorithme simplifié de traitement et de prise en charge de l’IC à fraction d’éjection réduite avec la possibilité de mettre 4 classes de médicaments immédiatement avant la sortie de l’hôpital pour lutter contre l’inertie thérapeutique.

Les IEC/ARA2, bêtabloquant et antialdostérone (ARM) associés au traitement diurétique chez les patients symptomatiques NYHA II-IV restent des indications de classe I. Les inhibiteurs du co-transporteur du glucose de type II (ISGLT2), dapaglifozine et empaglifozine, deviennent un traitement de première ligne en association aux précédents (indication de classe IA), indépendamment de la présence d’un diabète ou non.

Aussi, il est possible de prescrire le sacubitril/Valsartan (ARNi) d’emblée en alternative à l’IEC (recommandation de classe IB).

« Auparavant, les traitements étaient très séquentiels. Désormais, il est recommandé de mettre les traitements en même temps et le plus rapidement possible, avant la sortie de l’hôpital. C’est une logique du « sooner is better ». Il y a eu une prise de conscience que la raison pour laquelle les patients ne seront pas correctement traités, c’est l’inertie thérapeutique. Il faut prescrire de façon optimale dès le départ pour que le maximum de patients bénéficie des traitements. Nous n’avons pas d’étude ayant validé les 4 traitements en même temps mais nous n’allons pas attendre car nous nous doutons que leur combinaison est bénéfique », explique le Pr Damy.

Retrouvez la suite de l’article ici: Insuffisance cardiaque nouvelles recommandation 2021

Nouvelles recommandations européennes sur la stimulation cardiaque et la resynchronisation

Vincent Richeux

21 septembre 2021

Virtuel –  Les nouvelles recommandations européennes sur la stimulation cardiaque et la resynchronisation ont été présentées lors du congrès virtuel de la Société européenne de cardiologie (ESC 2021) et publiées simultanément dans European Heart Journal. Deux innovations majeures font leur entrée : la stimulation du faisceau de His, qui permet d’obtenir un influx électrique plus « naturel » à travers le coeur, et le stimulateur sans sonde, un dispositif prometteur, même si les indications sont encore limitées.

Ces nouvelles recommandations apportent aussi des précisions sur les indications de la stimulation cardiaque dans certaines situations cliniques, en particulier après le remplacement de valve aortique par voie percutanée (TAVI). La prise en charge des sujets jeunes est également davantage détaillée, notamment dans la recherche d’une éventuelle maladie sous-jacente à l’origine des troubles du rythme.

Evaluation clinique approfondie

« Les recommandations précédentes de 2013 apportaient déjà une rupture dans la prise en charge en renforçant la démarche clinique pour aider à choisir le stimulateur cardiaque. Dans cette actualisation, on accorde encore plus d’importance à l’évaluation du patient avant implantation », a souligné auprès de Medscape édition française, le Pr Jean-Claude Deharo (Hôpital de la Timone, AP-HM, Marseille), qui a participé à la rédaction des recommandations.

Pour la première fois, un chapitre entier est ainsi consacré aux examens à mener, selon les situations cliniques, afin de savoir si un stimulateur cardiaque est nécessaire ou non. Les experts insistent sur la nécessité de mener une évaluation approfondie, en particulier chez le sujet jeune, en recherchant notamment des antécédents familiaux ou personnels.

Les recommandations évoquent la place des nouveaux outils diagnostiques, comme les tests génétiques, « qui prennent de plus en plus d’importance », selon le cardiologue, ainsi que de l’imagerie cardiaque. Elles précisent également les modalités de surveillance des patients afin de documenter les épisodes de bradycardie.

La suite de l’article ici: Nouvelles recommandations européennes sur la stimulation cardiaque et la resynchronisation

Pacemaker sans sonde Micra dans la vraie vie: des bons résultats à 2 ans

Patrice Wendling

14 septembre 2021

 Dans la vraie vie, les bénéfices associés au stimulateur cardiaque sans sonde miniature Micra (Medtronic) semblent se maintenir pendant 2 ans, selon l’étude Micra Coverage with Evidence Development (CED), réalisée auprès de 10 000 patients de Medicare, dont les dernières données ont été présentées au congrès virtuel de la Société européenne de cardiologie (ESC) 2021.

Le stimulateur sans sonde Micra, dix fois plus petit qu’un stimulateur classique, a réduit le risque relatif de réinterventions de 38 % et de complications chroniques de 31 % par rapport aux stimulateurs cardiaques conventionnels, a rapporté le Dr Jonathan Piccini (Duke University Medical Center, Durham, Etats-Unis) lors de sa présentation.

L’orateur a rappelé que les complications associées aux pacemakers traditionnels (liées au boîtier et aux sondes) concernaient entre 1 patient sur 8 d’après des registres – un peu anciens – et un patient sur 16 dans l’étude CED.

Autre résultat important, bien que le groupe Micra soit plus sévérement malade, il n’y avait pas de différence significative sur la mortalité toutes-causes ajustée à 2 ans, a souligné l’intervenant.

Le stimulateur cardiaque transcathéter Micra à chambre unique a été approuvé aux États-Unis en avril 2016, les Centers for Medicare & Medicaid permettant le remboursement de l’implantation l’année suivante dans le cadre de l’étude CED.

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